Le secteur fintech au Sénégal traverse une période charnière, mettant en lumière les opportunités et les obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs. Aujourd’hui, seules 2 fintechs parmi plus d’une centaine identifiées ont réussi à obtenir l’agrément de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), une étape cruciale pour opérer légalement.
Pourquoi cette situation ?
Depuis l’entrée en vigueur de l’Instructionn°001-01-2024, les fintechs doivent obtenir une autorisation spécifique pour offrir des services de paiement dans l’espace économique UEMOA. Cette transition réglementaire est désormais en vigueur depuis le 1er mai 2025, et toute fintech non agréée a dû cesser ses activités.
Cependant, le processus d’agrément est particulièrement complexe :
- Documents incomplets : Selon François Sène, directeur national de la BCEAO, la majorité des dossiers soumis présentent des lacunes importantes.
- Délais prolongés : Les startups dénoncent des procédures jugées opaques et chronophages, freinant leur développement.
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Impacts sur les startups
Pour la majorité des fintechs sénégalaises, l’absence d’agrément signifie :
- L’arrêt des opérations : La réglementation met un coup d’arrêt à de nombreuses activités, affectant directement l’innovation.
- Une inclusion financière en danger : La fermeture de plusieurs acteurs limite l’accès à des solutions alternatives pour une large partie de la population.
Une issue possible
La BCEAO montre néanmoins une volonté d’ouverture. Des réunions ont été organisées pour aider les startups à comprendre les exigences et corriger leurs dossiers. Une meilleure collaboration entre les autorités et les entrepreneurs pourrait poser les bases d’un cadre réglementaire constructif et durable.
Ce qu’il faut retenir :
- La mise en conformité avec les règles de la BCEAO est aujourd’hui un impératif pour toutes les fintechs opérant au Sénégal.
- La collaboration entre régulateurs et startups est clé pour stimuler l’innovation tout en renforçant la stabilité financière.
- Une réforme des procédures pourrait permettre d’accélérer l’octroi des agréments et favoriser le dynamisme de l’écosystème.
Pour avancer, il est essentiel de renforcer le dialogue et la transparence entre tous les acteurs. Le potentiel des fintechs comme moteur d’inclusion financière ne peut être ignoré.
Source : Afrique IT News