Le monde entre dans une nouvelle ère dominée par l’intelligence artificielle (IA). Pourtant, l’Afrique risque d’être laissée pour compte. C’est l’avertissement lancé par Ralph Mupita, PDG du groupe MTN, lors du podcast stratégique « Y’ello Chair Vodcast ».
Un continent invisible dans l’écosystème numérique
L’Afrique compte plus de 2 000 langues. Mais la plupart sont absentes des outils numériques mondiaux. Résultat : des millions d’Africains ne peuvent pas utiliser les assistants vocaux, les traducteurs automatiques ou les services basés sur l’IA.
Sans données dans leurs langues, ces populations sont exclues de la révolution numérique. Cette exclusion touche des domaines essentiels : santé, éducation, administration.
L’appel du Nigeria : créer des données africaines
Le Dr Bosun Tijani, ministre nigérian de l’Économie numérique, appelle le secteur privé à agir. Il demande la création de bases de données linguistiques africaines pour développer des modèles d’IA adaptés au continent.
Le Nigeria a lancé N-ATLAS, un projet open source qui numérise les langues locales. Avec plus de 500 langues, le pays devient un modèle pour toute l’Afrique.
Un enjeu de dignité et d’opportunités
Pour Ralph Mupita, l’économie numérique est le meilleur moyen de restaurer la dignité des Africains et de créer des opportunités. L’inclusion numérique ne se limite pas à avoir Internet ou un smartphone. Elle passe par une vraie représentation dans les technologies du futur.
MTN est présent dans 15 pays africains et compte 84 millions d’abonnés au Nigeria. Mupita voit dans le modèle nigérian une solution à suivre pour tout le continent.
Agir maintenant ou rester spectateur
Des initiatives existent déjà : le programme AI4D, le modèle multilingue Cheetah. Mais sans coordination ni financement, elles restent limitées.
Le message est clair : l’Afrique doit créer ses propres données, ses propres modèles, sa propre voix numérique. Sinon, le continent restera en marge d’un avenir qui se construit sans lui.
Source : Afrique IT News

